Les relations entre le Rwanda et la RDC, remontant à l'époque coloniale belge, sont marquées par des tensions ethniques et politiques. Après les indépendances dans les années 1960, ces tensions se sont intensifiées avec la migration des Tutsis rwandais vers la RDC. Les conflits armés et les manipulations politiques sous Mobutu Sese Seko et Juvénal Habyarimana ont aggravé la situation. Depuis les années 1990, les crises humanitaires et les conflits dans la région ont rendu ces relations encore plus complexes.[1]

Déclaration de l'Union européenne

L’Ambassadeur de l’Union Européenne en République démocratique du Congo (RDC), Nicolás Berlanga-Martinez, Ambassadeur de l'Union européenne à Kinshasa, a, lors d’une intervention à la chaîne allemande Deutsche Welle, reconnu que la majeure partie des minerais exportés par le Rwanda est d’origine congolaise. "Tous les rapports indépendants montrent qu'au moins, 80% des minerais qui sont exportés par le Rwanda, sont d'origine congolaise", a-t-il soutenu.[2]

Contexte des tensions entre la RDC et le Rwanda

Au début du mois de février de cette année, des tensions ont éclaté en RDC après que l’Union européenne a signé un protocole d’entente sur les chaînes de valeurs durables pour les matières premières avec le Rwanda. Cette situation est perçue comme aggravant la crise dans l’Est de la RDC. Le président Félix Tshisekedi considère que cet accord encourage le Rwanda à piller les ressources congolaises. Jusqu’à ce que l’Ambassadeur de l’Union Européenne clarifie les propos.[3]

Clarification sur les protocoles d'entente

Nicolas Berlanga, répondant aux questions de DW Afrique, a clarifié le sujet controversé suite à la rencontre de la délégation des diplomates européens avec le Président Félix Tshisekedi. « L’Union européenne signe régulièrement des protocoles d’entente avec plusieurs pays africains, asiatiques ou latino-américains, similaires à celui signé avec le Rwanda. En octobre 2023, un protocole semblable a été signé avec la RDC », a-t-il précisé.[4]

Différences entre les protocoles avec la RDC et le Rwanda

Avec la RDC, un partenaire stratégique, le protocole était beaucoup plus ambitieux : il englobait l’extraction, la transformation, la chaîne des valeurs, la transparence et la traçabilité. En revanche, le protocole avec le Rwanda se concentre principalement sur la traçabilité et la transparence.[5]

Problèmes de timing et perceptions des tensions

Selon Berlanga, les tensions à Kinshasa proviennent du fait que le protocole avec le Rwanda a été signé alors que les conflits persistaient dans l’Est de la RDC, soulevant des questions sur le timing de l’accord. Il a souligné qu'un protocole d’entente n’est pas un engagement juridique, mais une déclaration de volonté pour établir une feuille de route avec des projets concrets.[6]

Développement de feuilles de route distinctes

« Avec la RDC, une feuille de route détaillée est en attente de validation par le nouveau gouvernement, tandis qu’avec le Rwanda, nous préparons encore la feuille de route, axée surtout sur la transparence et la traçabilité des minerais », a-t-il ajouté.[7]

Confirmation des origines des minerais exportés par le Rwanda

« Tous les rapports indépendants montrent qu’au moins 80 pour cent des minerais exportés par le Rwanda sont d’origine congolaise », a reconnu Nicolas Berlanga, ambassadeur de l'Union européenne en RDC. Cette situation reflète le problème du pillage des ressources congolaises par le Rwanda, exacerbant les tensions entre les deux pays et compliquant la régulation internationale des minerais de conflit.[8]