Le 24 juillet 2024, le président de la République Démocratique du Congo (RDC), le président Félix Tshisekedi a participé à un panel de discussion organisé par la prestigieuse Brookings Institution, un centre de recherche indépendant basé à Washington. Cette intervention, réalisée par visioconférence, a permis au chef d'État congolais de s'exprimer sur les défis majeurs auxquels fait face son pays, en particulier la crise sécuritaire qui secoue l'Est de la RDC. Au cours de cet échange, Tshisekedi a réaffirmé avec force sa détermination à ramener la paix dans cette région troublée, déclarant être prêt à le faire "à n'importe quel prix".[1]

La Crise Sécuritaire à l'Est : Une Priorité Absolue

Le président Tshisekedi a placé la résolution de la crise sécuritaire à l'Est du pays au cœur de son intervention. Il a rappelé la genèse de ce conflit, qu'il qualifie sans ambiguïté d'agression de la RDC par le Rwanda et ses "supplétifs terroristes du M23". Cette caractérisation du conflit comme une agression extérieure souligne la gravité de la situation et justifie l'urgence d'une réponse forte de la part du gouvernement congolais.

Sa détermination à résoudre cette crise est illustrée par sa déclaration frappante : "Nous sommes déterminés à ramener la paix à n'importe quel prix car sans la paix, il n'y a pas de développement." Cette affirmation met en lumière deux aspects cruciaux de la vision du président :

1. La priorité absolue accordée au rétablissement de la paix.
2. La reconnaissance du lien intrinsèque entre la paix et le développement économique et social du pays.

En utilisant l'expression "à n'importe quel prix", le président Tshisekedi signale sa volonté de prendre des mesures potentiellement coûteuses ou difficiles pour atteindre cet objectif. Cela pourrait inclure des efforts diplomatiques intensifs, des investissements militaires accrus, ou même des concessions politiques, si nécessaire pour parvenir à une paix durable.[2]

Stratégie économique et gestion des ressources naturelles

Au-delà de la question sécuritaire, le président Tshisekedi à exposé sa vision économique pour la RDC. Il a détaillé une stratégie visant à maximiser les bénéfices que le pays tire de ses abondantes ressources naturelles, tout en promouvant un développement économique plus diversifié et durable.

Les principaux éléments de cette stratégie comprennent :

• La révision des contrats miniers existants : Cette initiative vise à s'assurer que les accords en place sont équitables et bénéfiques pour la RDC.
• L'accent mis sur la transformation locale des minerais : Tshisekedi propose de développer des industries de transformation sur le sol congolais, plutôt que d'exporter simplement les matières premières. Cette approche vise à créer des emplois locaux et à stimuler le développement d'une industrie nationale.
• La diversification de l'économie : Le président souligne l'importance de ne pas dépendre uniquement du secteur minier. Il met en avant la promotion de l'agriculture, résumant cette approche par le slogan "La revanche du sol sur le sous-sol".
• La lutte contre la corruption : Tshisekedi reconnaît que la corruption est un obstacle majeur au développement économique et s'engage à la combattre.
• La promotion de l'entrepreneuriat des jeunes et des femmes : Cette initiative vise à libérer le potentiel économique de segments importants de la population congolaise.[3]

La RDC comme Solution aux Défis Mondiaux

Un aspect particulièrement intéressant de l'intervention du président Tshisekedi est sa vision de la RDC comme une solution potentielle aux grands défis mondiaux actuels. Il cite spécifiquement :

• La lutte contre le réchauffement climatique
• La transition énergétique
• L'autosuffisance alimentaire

Cette perspective positionne la RDC non pas comme un pays en difficulté nécessitant de l'aide, mais comme un acteur clé dans la résolution des problèmes mondiaux. Tshisekedi souligne que la combinaison unique de la population, de la taille et des ressources de la RDC en fait un partenaire crucial pour relever ces défis.

Le président met également en avant le potentiel démographique de la RDC, notant qu'en 2100, il y aura plus de Congolais que d'Américains. Cette projection démographique souligne l'importance croissante de la RDC sur la scène mondiale et le potentiel de sa jeunesse comme moteur de développement. [4]

Relations Internationales et Diplomatie

Cette approche diplomatique vouée à la paix vise à renforcer les liens entre la RDC et les États-Unis, positionnant le pays comme un allié stratégique en Afrique centrale. En mettant l'accent sur les valeurs partagées, Tshisekedi cherche à établir une base solide pour une coopération accrue, tant sur le plan sécuritaire qu'économique.