En juin 2024, les dépôts bancaires en République Démocratique du Congo (RDC) ont connu une augmentation significative, atteignant 13,4 milliards USD. Cette hausse de 4,1 % par rapport au mois précédent, rapportée par la Banque Centrale du Congo, reflète une dynamique contrastée entre les différentes monnaies utilisées dans le pays. [1]

Une prépondérance des dépôts en devises étrangères

Les dépôts en dollar américain ont progressé de 5,3 %, tandis que ceux en Francs congolais (CDF) ont diminué de 7,0 %. Cette tendance souligne la prédominance des dépôts en devises étrangères, qui représentent 90,9 % du total des dépôts bancaires, contre seulement 9,1 % pour les dépôts en monnaie nationale. Cette dualité monétaire, où le dollar américain domine les transactions, est une caractéristique notable du système financier congolais.

La préférence pour les devises étrangères, en particulier le dollar américain, reflète également une perception de stabilité et de sécurité parmi les déposants. Cette situation met en lumière les défis auxquels la RDC est confrontée pour renforcer la confiance dans sa monnaie nationale et stabiliser son économie. [2]

Répartition des dépôts par secteurs et régions

Les dépôts bancaires proviennent principalement des entreprises privées, des ménages, et des entreprises publiques, représentant respectivement 34,2 %, 32,6 %, et 11,0 % du total. Les petites et moyennes entreprises, les institutions sans but lucratif (ISBLM), et l’administration publique contribuent également de manière significative. Cette répartition diversifiée des dépôts par secteur montre l'engagement de divers acteurs économiques dans le système bancaire. Elle indique également une base de dépôt élargie qui pourrait soutenir une croissance économique plus inclusive et résiliente à travers le pays.

Kinshasa, la capitale, demeure le principal centre de collecte des dépôts bancaires, avec 66,74 % du total national. Les provinces du Haut-Katanga, du Lualaba, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, et du Kongo Central représentent respectivement 20,16 %, 4,18 %, 2,87 %, 1,52 %, et 1,55 % des dépôts. Cette concentration géographique des dépôts bancaires reflète l'activité économique intense dans ces régions. La prédominance de Kinshasa et des autres provinces clés dans la collecte des dépôts souligne les disparités régionales en termes de développement économique. Cela met en avant la nécessité de politiques ciblées pour encourager une distribution plus équilibrée des activités économiques et financières à travers le pays. [3]

Croissance des crédits bancaires

En parallèle, les crédits bancaires ont également enregistré une croissance remarquable, atteignant 8,2 milliards USD en juin 2024, soit une augmentation de 5,5 % par rapport aux 7,8 milliards USD de mai 2024. Cette croissance est principalement due aux crédits octroyés aux entreprises privées, aux ménages, et aux entreprises publiques. Les crédits en dollar ont progressé de 6,6 %, tandis que ceux en Francs congolais ont légèrement diminué de 0,1 %.

Cette augmentation des crédits bancaires reflète une demande accrue de financement pour les projets d'investissement et les besoins de consommation. Elle indique également une amélioration de l'accès au crédit pour les différents segments de la population, ce qui pourrait stimuler davantage l'activité économique.

Confiance accrue dans le système bancaire

Cette augmentation des dépôts et des crédits bancaires en RDC est un signe de confiance accrue des acteurs économiques dans le système bancaire du pays. La poursuite de cette tendance pourrait avoir des répercussions importantes sur le développement économique de la RDC dans les mois à venir. Les banques congolaises ont ainsi une opportunité de continuer à innover et à offrir de nouveaux services de placement pour répondre aux besoins de financement des entreprises et des particuliers.

La confiance croissante dans le système bancaire est également le résultat des réformes continues et des efforts de régulation visant à renforcer la transparence et la stabilité du secteur financier. Ces initiatives sont essentielles pour attirer davantage de dépôts et de crédits, et pour soutenir une croissance économique durable.